Théâtre Royal du Parc, monument bruxellois
Jusqu’au 22 février 2025, le Théâtre Royal du Parc propose La Reine Rouge de Valériane De Marteleire. Cette comédie irrésistible vous plonge dans l’univers fascinant de la Reine Elisabeth, figure emblématique de la monarchie belge. L’occasion pour moi de rappeler l’histoire de ce superbe théâtre, situé en bordure du Parc de Bruxelles et dont les origines remontent à l’époque autrichienne. C’est tout simplement le plus ancien théâtre bruxellois en activité, après le Théâtre Royal de la Monnaie (1700) mais avant le Théâtre Royal des Galeries (1847)…
Construit en 1782 d’après les plans de l’architecte Louis Montoyer, le Théâtre du Parc est géré au départ par les frères Bultos. Il sert d’annexe au Théâtre de la Monnaie. Il est dévolu aux jeunes comédiens. Fermé en 1807 par le décret de Napoléon Ier, il rouvre en 1814 sous l’égide des Britanniques. Et c’est en 1819, pendant la période hollandaise, que la Ville de Bruxelles devient propriétaire de ce théâtre. Elle répartit alors les répertoires entre les deux théâtres royaux. Plusieurs fois rénové, le Théâtre du Parc innove par ses évolutions techniques. Par exemple, en 1839, les chandelles qui éclairent la salle et la scène sont remplacées par des becs à gaz (bien avant la Comédie Française qui attendra 1873 pour bénéficier de cet éclairage). Sur le plan de la programmation, le théâtre bruxellois rivalise à certains moments avec les théâtres parisiens. Les plus grands noms fréquentent ainsi le Parc de Bruxelles : Offenbach, Coquelin, Réjane, Sarah Bernhardt… Durant cette période faste, des œuvres importantes sont créées au Théâtre Royal du Parc comme L’Intruse de Maurice Maeterlinck en 1892. Pendant la Première Guerre mondiale, le Parc devient un lieu de divertissement pour l’armée allemande.
Après la Seconde Guerre mondiale, de 1947 à 1964, Oscar Lejeune dirige le Théâtre Royal du Parc. C’est sous sa direction que l’établissement fait l’objet d’une importante modernisation. Ensuite se succèderont Roger Reding, Jean Nergal et Yves Larec. Depuis 2010, Thierry Debroux est aux manettes. Avec lui, le Théâtre Royal du Parc reste tourné résolument vers l’avenir, qu’il s’agisse de création, de mise en scène, de scénographie, de technologie. Rendez-vous donc en 2032 pour le 250e anniversaire ! Et avant cela, il s’agira de fêter dignement le bicentenaire de la Belgique. On peut l’espérer…
Paul Grosjean
Chroniqueur historique
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