Qui connaît le Parc Jacques Brel à Forest ?
Ce vendredi 11 avril, aux Moulins de Beez à Namur, Nathalie de Harlez, de la Haute École Charlemagne, éminente historienne des jardins et docteur en Histoire-Art-Archéologie, a orchestré avec brio une journée de rencontre dédiée à la gestion de la biodiversité et du patrimoine au sein des jardins historiques, un événement qui a rassemblé un public composé de 150 spécialistes. Parmi les orateurs, Bruno Campanella d’urban.brussels a évoqué le cas de la biodiversité dans les parcs classés en Région de Bruxelles-Capitale. C’est ainsi qu’il a pris pour exemple le Parc Jacques Brel situé à l’Avenue Kersbeek à Forest. De quoi aiguiser ma curiosité sur ce havre de paix qu’hélas, peu de Bruxellois connaissent…
Le Parc Jacques Brel est tellement peu connu que ni la Commune de Forest, ni le Cercle d’Histoire de Forest, ni la Fondation Brel ne peut expliquer le lien entre Forest et Jacques Brel. Rappelons que le « Grand Jacques » est né à Schaerbeek le 8 avril 1929 et qu’il travailla à Anderlecht dans la cartonnerie familiale Vanneste & Brel jusqu’en 1953. Par conséquent, a priori, il n’a aucun lien avec la municipalité forestoise. Si ce n’est que, précisément au 280 de l’Avenue Kersbeek, il y avait la Cartonnerie Sirius, anciennement Cartonnerie Vanneste & Brel selon Jean-Pol Piron qui occupa un certain temps ce superbe bâtiment industriel de style Art Déco. Voilà donc une hypothèse sur ce fameux lien qui existerait entre Brel et Forest. Mais si vous avez d’autres informations, n’hésitez pas à me les communiquer. Peut-être est-ce tout simplement la décision personnelle de l’échevin de l’époque qui aurait été fan du grand artiste belge…
Ceci étant dit, quelle que soit l’origine de son appellation, ce parc d’environ 1,60 hectare mérite le détour. Situé à la fois sur Forest et sur Uccle, entre la Rue Jean-Baptiste Baeck, l’Avenue Kersbeek et la ligne 124 du chemin de fer à proximité d’Uccle-Stalle, il se dénommait il y a très longtemps Kersbeekbosch (littéralement « bois du ruisseau aux cerises »). Issu de la Forêt de Soignes, il appartint, au XXe siècle, à une dizaine de propriétaires pour être finalement racheté par la commune de Forest en 1979 (soit peu de temps après le décès de Jacques Brel survenu le 9 octobre 1978). Le but était de préserver ce site semi-naturel de toute tentative de lotissement. C’est en 1980 que l’espace, alors appelé Parc des Eperons d’Or, fut rebaptisé, d’abord La Coudraie, ensuite Parc Jacques Brel…
Aujourd’hui, cet ensemble assez boisé abrite une belle biodiversité, dont de nombreuses espèces d’oiseaux attirées par quatre pièces d’eau. Les arbres que vous pouvez y découvrir sont remarquables. Il y a notamment l’allée de châtaigniers à l’entrée du parc (porte grillagée entourée de piliers crénelés). Ensuite, votre regard sera capté par le chêne Joséphine, attraction du parc avec sa vingtaine de mètres de hauteur et ses plus de 650 centimètres de diamètre. Ce chêne pédonculé de près de 400 ans est probablement le plus vieux de la Région de Bruxelles-Capitale. Tout comme le chêne Double non loin de là. Côté monuments, outre diverses statues, vestiges du château d’Adrien Tayart de Borms, époux de Joséphine Bailly, vous apprécierez le buste de Jacques Brel réalisé en 1982 par l’artiste Klaus ainsi que la sculpture de la lionne Olga. Par ailleurs, dans la partie haute du parc, ne ratez pas le Pavillon Joséphine restauré il y a quelques années. Le Parc Jacques Brel est repris sur la liste des monuments classés de Forest depuis le 17 juin 1993. On ne peut pas dire qu’il soit le fils de Jacques Brel. Mais, en tout cas, il fait allusion à sa chanson « Fils de »…
Paul Grosjean
Chroniqueur historique
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