Chronique n° 69 du 23 décembre 2024

A Saint-Gilles, tout est beauté

S’il est un patrimoine que les Bruxellois méconnaissent, c’est bien celui des maisons communales. En réalité, en Région de Bruxelles-Capitale, il n’y a pas que le célébrissime Hôtel de Ville de la Grand-Place ; d’autres méritent le détour comme ceux de Forest, d’Ixelles et de Schaerbeek. Mais, aujourd’hui, j’aimerais vous parler de l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles dont la collection de peintures et de sculptures est remarquable. Pour illustrer ce merveilleux trésor à l’occasion de son 120e anniversaire, la maison d’édition Aparté a eu la bonne idée de sortir un superbe opus sous la direction de Pierre Dejemeppe, Responsable de la cellule Histoire et Patrimoine de la commune. L’intitulé de cet ouvrage collectif est tout un programme : ICI, TOUT EST BEAUTÉ. A mettre de toute urgence sous le sapin…

Le 28 mai 1896, le Conseil Communal de Saint-Gilles, constatant l’exiguïté de son Hôtel de Ville, décida d’édifier un nouveau bâtiment. Un concours d’architecture fut alors organisé. Parmi les 20 projets présentés, celui de l’architecte Albert Dumont fut retenu. Le Conseil Communal approuva les plans le 17 mars 1898 et confia les travaux le 1er novembre 1899 à l’entrepreneur Monnoyer. La première pierre fut posée le 2 septembre 1900 et le bâtiment, de style néo-Renaissance française, fut inauguré le 24 juillet 1904. A partir de là, un projet décoratif fut mis en place afin de faire de l’édifice une œuvre d’art. L’immeuble, classé comme monument le 8 août 1988, fut restauré entre 1990 et 2002…

Retenons de tout cela que l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles abrite un ensemble remarquable de sculptures et de peintures des meilleurs artistes belges de la fin du XIXe siècle : Fernand Khnopff, Emile Fabry, Julien Dillens, Jef Lambeaux, Félicien Rops, Louis Artan, Alfred Stevens… sans oublier deux chefs d’œuvre de Jacques Jordaens et Auguste Rodin ainsi qu’une affiche de Pierre Alechinsky. La force de ce projet réside dans l’élaboration commune du bâtiment et de son embellissement. Les peintures, les sculptures et les murs sont liés de manière indéfectible. Ils expriment les valeurs qui fondent une société juste et solidaire, un programme pour façonner la vie et lui donner du sens. Difficile d’imaginer d’autres valeurs à transmettre dans la commune de Victor Horta et de l’Union Saint-Gilloise. En espérant qu’une solution sera trouvée pour sauver l’Aegidium au Parvis Saint-Gilles…

Paul Grosjean

Chroniqueur historique

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