Chronique n° 7 du 16 octobre 2023

Duane Michals, Magritte Coming and Going, 1965, RMFAB, Brussels © succession of Michals Duane

Ceci n’est plus le Musée Magritte…

Il y a quelques jours, après 6 mois de rénovation, le célèbre Musée Magritte, fleuron des musées bruxellois, a rouvert ses portes de la Place Royale au public. Cette réouverture s’inscrit dans le cadre des festivités organisées à l’occasion du 125e anniversaire de la naissance de René Magritte. Cette actualité me fournit l’occasion de vous présenter celui qui est sans doute le plus grand artiste bruxellois du 20e siècle et dont nous devons tous être fiers…

Précisons d’emblée que René Magritte n’est pas bruxellois d’origine puisqu’il est né dans la Région de Charleroi, à Lessines, le 21 novembre 1898. Même s’il est surtout connu en tant que peintre, il peut être considéré comme un artiste complet, tout à la fois peintre, graveur, sculpteur, photographe et cinéaste. En réalité, comme d’autres créateurs, il se référait au mouvement surréaliste qu’André Breton avait lancé en 1924 (et qui sera célébré l’an prochain). C’est ainsi qu’il peignait l’étrange, le bizarre avec des objets réels qu’il plaçait dans un monde imaginaire et irrationnel. L’ensemble de son œuvre représente près de 2000 tableaux et dessins dont certains sont connus sur les 5 continents…

Ceci étant dit, il faut rappeler que René Magritte ne fut connu qu’à la fin de sa vie. En réalité, ce n’est qu’après ses 50 ans qu’il devint célèbre. En 1951, en peignant le plafond du Théâtre des Galeries, il réalisa sa première fresque murale. Et c’est en 1952 qu’il toucha à la notoriété en réalisant carrément 8 fresques dans une salle du Casino de Knokke. En 1956, le Prix Guggenheim lui fut attribué. Et à partir de 1960, il fut exposé dans le monde entier, spécialement aux Etats-Unis, de Dallas à Minneapolis en passant par le fameux MoMA à New York. Il eut une influence considérable sur le Pop Art. Par exemple, le logo de la maison de disque des Beatles, Apple Records, était la pomme verte Granny Smith. Celle-ci fut inspirée par le tableau de l’artiste bruxellois Le Jeu de Mourre que Paul McCartney avait acheté par l’intermédiaire du galeriste Robert Fraser.

Magritte mourut chez lui d’un cancer le 15 août 1967 à l’âge de 68 ans. Georgette Berger, sa chère et tendre épouse, décéda en 1986, également dans cette demeure de la Rue des Mimosas à Schaerbeek. En 1998, à l’occasion du centenaire de la naissance du peintre bruxellois, la Fondation Magritte fut créée à l’initiative de Charly Herscovici. Et c’est en 2009, grâce à la persévérance de Michel Draguet et Gérard Mestrallet, que s’ouvrit le Musée Magritte. On peut conclure de tout cela que la gloire de René Magritte est avant tout posthume…

Paul Grosjean

Chroniqueur / Auteur / Narrateur

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