Au tour du Quartier des Arts d’en appeler à la maturité
L’association du Quartier des Arts a été créée en 1967 à la suite de la destruction de la Maison du Peuple avec la complicité des pouvoirs publics. Elle a pour but de promouvoir l’animation, la défense, la restauration et le réaménagement de Bruxelles, plus particulièrement dans la partie haute du cœur de Bruxelles. En temps normal, ce prestigieux « comité de quartier » (parrainé par le Roi Albert II) œuvre dans la discrétion. Pour l’affaire de la Sculpture de la Maturité (créée par Victor Rousseau), il en va tout autrement. Le Quartier des Arts a rejoint sur le terrain médiatique les groupes de défense du patrimoine qu’on entend habituellement. Un de ses administrateurs, Alain De Coster en l’occurrence, s’est ainsi retrouvé le 20 février sur le plateau de l’émission Mont des Arts de BX1 aux côtés de Marion Alecian de l’ARAU. Et le 17 mars, cette association souhaite mobiliser le monde académique à l’occasion du grand débat (animé par son Président Jean-Pierre Buyle) qu’elle organise aux Anciennes Ecuries Royales. L’objectif sera de resituer cette affaire dans son contexte urbanistique, patrimonial, culturel afin d’en tirer les conclusions nécessaires…
Selon Michel Van Roye, Secrétaire Général de l’association, le Quartier des Arts n’a jamais été ni contacté, ni informé, ni consulté à aucun stade du projet des Coteaux du Pentagone, que ce soit par la Ville de Bruxelles, par la Région de Bruxelles-Capitale ou par l’auteur du projet, Bas Smets. Cette absence de concertation va à l’encontre de toutes les démarches développées par les autorités depuis près de 60 ans en partenariat avec le Quartier des Arts. A ce sujet, pour illustrer cette tradition de collaboration, Michel Van Roye cite quelques exemples dont la restauration du Jardin d’Egmont, la requalification de la Place du Musée, le réaménagement des jardins de la Place du Trône, l’étude de l’intérieur du Palais de Justice, la réhabilitation de la Place Jean Jacobs et le sondage sur la mobilité au Sablon…
Bref, vous l’aurez compris, l’association du Quartier des Arts rappelle qu’avant tout projet, il faut réaliser une étude historique des lieux car l’évolution de la ville au 21e siècle doit s’appuyer sur son histoire. C’est dans cet esprit qu’elle s’oppose au déplacement de la sculpture monumentale de la Maturité, qu’elle soutient la demande de classement de la Commission Royale des Monuments et Sites (CRMS) et qu’elle réclame d’intégrer la restauration de l’œuvre in situ dans le projet de réaménagement du square.
Pour alimenter le débat sur ces questions essentielles, l’association va organiser, le lundi 17 mars, à l’heure de midi, dans les Anciennes Ecuries Royales, une rencontre au plus haut niveau scientifique. L’accueil sera assumé par Didier Viviers, Secrétaire Perpétuel de l’Académie Royale de Belgique. Les professeures Francisca Vandepitte (VUB) et Julie Bawin (Université de Liège) présenteront la portée historique de l’œuvre de Victor Rousseau. Et, last but not least, Stefaan Van Acker, Président de la CRMS, expliquera sa demande de classement. Après un tel forum, il serait désespérant que les autorités bruxelloises restent insensibles aux arguments du monde académique…
Paul Grosjean
Chroniqueur historique
+ 32 477 336 322
Retrouvez ici l’émission Mont des Arts du 20 février 2025, animée par David Courier, qui était dédiée à l’affaire de la Statue de la Maturité : https://auvio.rtbf.be/media/mont-des-arts-mont-des-arts-3309222. Si vous n’êtes pas encore inscrit à cette plateforme Auvio, il vous suffit de fournir votre adresse électronique et votre mot de passe…