La Forest Divonne illumine l’avenue Louise
Du 13 mars au 10 mai 202, la Galerie La Forest Divonne présente « The Memory of Life », une exposition personnelle de Catherine François. La sculptrice belge propose une balade vers les origines à travers l’eau, le bronze et le bois. Cette performance est à découvrir dans le nouvel espace de la galerie qui est situé au 130 de l’Avenue Louise. En réalité, en choisissant de s’installer sur la prestigieuse artère bruxelloise, La Forest Divonne se retrouve dans le quartier des principaux pôles artistiques de la capitale, aux côtés de Christie’s, Sotheby’s, Xavier Hufkens, Rodolphe Janssen, Almine Reich et plein d’autres. Cela me permet de vous rappeler le parcours de cette galerie parisienne, de Saint-Germain-des-Prés à l’Avenue Louise. Ce cheminement traduit le regard intéressant des Français sur Bruxelles…
Fondée en 1988 par Marie-Hélène de La Forest Divonne, la galerie homonyme est installée à la Rue des Beaux-Arts dans le 6e arrondissement de Paris. Marie-Hélène est l’épouse du peintre Guy de Malherbe, par ailleurs propriétaire du Château de Poncé (de style Renaissance) sis sur le Loir et qui accueillit le poète Ronsard en son temps. Ils sont les parents de Jean et de Gaspard ainsi que d’Apolline de Malherbe (célèbre journaliste française de BFM TV). C’est en 2016 que la galerie s’implante à Bruxelles, à Saint-Gilles à la Rue Hôtel des Monnaies, dans le superbe Hôtel Winssinger dû à la patte « Art Nouveau » de Victor Horta. En neuf ans, grâce au dynamisme de Jean de Malherbe, la galerie organise, sous sa spectaculaire verrière, plus de 50 expositions couvrant toutes les expressions des arts visuels. Aujourd’hui, en se positionnant sur l’Avenue Louise, Jean de Malherbe espère offrir une plus grande visibilité à sa galerie. Et il fait le choix de l’histoire. En effet, son espace est situé dans l’immeuble conçu en 1864 par Felix Janlet (1808-1868). Proche de Gustave Saintenoy et d’Henri Beyaert, celui-ci était le père d’Emile Janlet (considéré comme l’un des initiateurs du renouveau de l’architecture Renaissance flamande en Belgique).
Tout ceci est à l’image de cette passion qui unit les Malherbe au patrimoine. Ce n’est pas par hasard si Jean est tombé amoureux de Bruxelles. Habitant près du Musée d’Ixelles, il va pouvoir maintenant prendre le temps de découvrir les trésors de l’Avenue Louise et de ses environs. Rappelons que l’appellation d’origine avait été choisie en hommage à la première Reine des Belges, Louise d’Orléans (1812-1850), fille du Roi de France. Même si certains prétendent qu’elle a été défigurée, soulignons que l’Avenue Louise et ses alentours excipent d’un patrimoine tout à fait exceptionnel. Tout d’abord, il faut savoir que l’Art Nouveau est né juste à côté de l’Avenue Louise, précisément au numéro 6 de la Rue Paul-Emile Janson, là où Victor Horta conçut l’Hôtel Tassel en 1893. Cinq ans plus tard, en 1898, au 224 de l’Avenue Louise, le même Horta inventa un autre chef d’œuvre de l’Art Nouveau, l’Hôtel Solvay pour ne pas le nommer. Puis, il créa en 1906, au 346 de l’Avenue Louise, l’Hôtel Max Hallet, propriété aujourd’hui de Michel Gilbert, qui fut également propriétaire de l’Hôtel Winssinger, ancien siège de la Galerie La Forest Divonne. La boucle est ainsi bouclée. N’hésitez donc pas à faire le tour des richesses patrimoniales de l’Avenue Louise en terminant par l’exposition de Catherine François…
Paul Grosjean
Chroniqueur historique
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